Cette collection comprend notamment un ensemble de 54 cartes réalisées par les Gouvernorats cambodgiens à la demande du Protectorat français à la fin du XIXe siècle (Cotes : CAR.3061-3089 et CAR.3091-3114). Ces cartes, tracées à l’encre et parfois colorées au pastel sur des imprimés fournis par le Protectorat, représentent les 57 provinces cambodgiennes (les cartes représentant les trois provinces manquantes sont conservées à la BULAC).
Ces cartes constituent les plus anciens documents cartographiques khmers. Leur originalité tient au fait que ce sont ici les Cambodgiens eux-mêmes qui cartographient leur espace, tandis que les cartes anciennes du Cambodge sont habituellement l’œuvre d’étrangers. Y sont représentés, de façon plus ou moins détaillée, les reliefs, le réseau routier ou les implantations humaines (villages ou monastères). Ces documents présentent un grand intérêt pour la toponymie et l'archéologie récente puisqu’ils permettent de situer précisément certains lieux mentionnés dans les textes.
Cet ensemble de cartes a été partiellement reproduit sous forme de fac-simile pour être offert à Sa Majesté le roi Norodom Boromneath Sihamoni à l’occasion de son installation à l’académie des Inscriptions et Belles Lettres en 2010. Certaines de ces cartes ont été exposées au Musée national des arts asiatiques-Guimet en 2018 et à Singapour en 2021.
Par ailleurs, la collection comprend sept cartes provinciales plus récentes (Cote : CAR.3147-3153) ainsi qu’une carte du Cambodge (Cote : CAR.3115) et une carte de Phnom Penh (Cote : CAR.3090).
Les dessins, relevés et plans des temples d’Angkor ont été réalisés par le cabinet de dessin de la Conservation d’Angkor de 1908 à 1973. Une partie des 2600 plans sont des copies sur calques des originaux, effectuées dans le cadre d’une campagne de duplication des archives initiée par Bernard-Philippe Groslier durant la guerre civile. Le fonds inclut également quelques relevés de temples en dehors d’Angkor et de sa région.
Juste après le rapatriement de la collection, au milieu des années 1970, une nouvelle numérotation, fondée sur une logique de site et parfois de projets, a été réalisée par Marcel Lucien. Dans les années 1990, Christophe Pottier a récolé le fonds et inventorié les documents manquants. Des indices alphabétiques ont parfois été ajoutés pour différencier les représentations sur une même feuille. Le reconditionnement des documents (papier neutre, meubles à cartes) a été effectué par Nadine Dalsheimer au début des années 2000. A partir de 2007, un nouveau récolement a eu lieu dans le cadre de l'ANR "Espace khmer ancien" dirigé par Pierre-Yves Manguin, donnant lieu à un travail sur la toponymie et le titrage des plans. Les numérisations ont été réalisées à cette période.
Les légendes sont organisées de la façon suivante :
Nom du site - n° d'enceinte, édifice au sein de l'enceinte, face ou partie ou détail de l'édifice (type de vue).
Liste des abréviations utilisées :
enc. : enceinte
G : Gopura
esc. : escalier
biblio. : bibliothèque
gal : galerie
éd. : édifice
sup. : supérieur(e)
inf. : inférieur(e)
ter. : terrasse